|
|
||
|
DE HENRI III. [i574] 95
cc cœur si poltron de me rendre, pour estre mené à Pace ris servir de spectacle à ce sot peuple dans la place « de Greve, comme je m'assure qu'on vous y verra cc bientost. Voilà le lieu (montrant la brèche ) où je me cc resous de mourir, et où je mourrai peut-estre dès cc demain ,.et mon fils auprès de moi. »
Le mardy 15 juin, mourut à Paris Charles de Gondy, seigneur de La Tour, maistre de la garde-robe du Roy nagueres deffunt, et frere de l'évêque de Paris et du comte de Rets, marechal de France, de dépit et mélancolie, comme en fut le bruit tout commun, de ce qu'étant maistre de la garde-robe du Roy nagueres deffunt, il avoit esté privé des meubles et accoustremens du deffunt Roy, et autres droits à lui appartenans, par son frere ainé le comte de Rets, qui avoit voulu avoir la dépouille et droits dessusdits, comme ayant baillé ou fait bailler audit La Tour son frere ledit etat de maistre de la garde-robe, etant cause de tout son bien et avancement.
Ce comte etoit fils aîné d'un banquier florentin de Lion, nommé Gondy, seigneur du Peron, duquel la femme italienne avoit trouvé moyen de passer au service de la reine Catherine de Medicis, et avoit eu la charge de la nourriture des enfans du roy Henry ii et d'elle, en leur maillot; et même disoit-on qu'elle avoit aidé à la Reine, qui avoit demeuré dix ans mariée sans avoir lignée, à faire lesdits enfans ; qui fut cause de la faire tellement aimer par la Reine, qu'après la mort de Henry 11 son mari, etant parvenue au gouvernement des affaires par le bas age de Charles son fils, en moins de quinze ans elle avoit si bien avancé les affaires des enfans de ladite Du Peron, qui au jour du decès du roy Henry n'avoient pas tous ensemble deux mille flo-
|
||
|
|
||